N & E
Napoléon & Empire

L'armement français sous Napoléon

Durant les guerres de la Révolution et de l'Empire, l'armée et la marine françaises utilisent aussi bien des armes de dotation, fabriquées sur le territoire français, que celles prises à l'ennemi lors des batailles ou des redditions.

Nous ne traiterons ici que de la première catégorie.

Artillerie

L'ingénieur et officier d'artillerie Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (1715-1789) conçoit le premier système normalisé d'artillerie sous l'Ancien Régime, lequel est définitivement entériné par l'ordonnance royale du 3 octobre 1774.

Dans ce système, les pièces d'artillerie sont à l'origine réparties en quatre catégories, en fonction de leur emploi tactique :

  1. celles de campagne : ce sont les canons de 4, 8, 12 livres et l'obusier de 6 pouces 1 ligne
  2. celles de siège : canons de 12 long, 16 et 24 livres, obusier de 8 pouces, mortiers de 8, 10 et 12 pouces, pierriers
  3. celles de place : canons de 4 long, 8 et 12 livres, mortiers de calibres divers
  4. celles de côte : canons de 12 long, 18, 24 et 36 livres.

Le canon tire des boulets pleins, en fer, selon une trajectoire tendue. Son calibre est exprimé par le poids en livres du boulet qu'il lance (une livre dite "de Paris" correspondant à 489,5 g).

L'obusier tire selon une trajectoire plus ou moins courbe des obus, qui sont des projectiles creux remplis de poudre explosive mise à feu par une fusée. Son calibre est défini par le diamètre en pouces (un pouce dans le système de la "Toise du Châtelet" valant 2,707 cm et étant divisé en 12 lignes) de sa bouche.

Le mortier, quant à lui, tire selon une trajectoire en ogive des bombes, qui sont également des projectiles remplis de poudre noire. Son calibre peut s'exprimer en livres ou en diamètre de la bouche (l'obusier de 24, par exemple, correspond au 5 pouces 7 lignes).

À l'issue de la seconde Campagne d'Italie (1800), le Premier Consul Napoléon Bonaparte institue le 29 décembre 1801 un "Comité de l'artillerie", présidé par le général François Marie d'Aboville (où siègent notamment les généraux Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, Jean Jacques Basilien Gassendi et Jean-Baptiste Eblé) chargé de moderniser et de simplifier ce système. Ce comité publiera le 2 mai 1803 le résultat de ses travaux, connu sous le nom de "système de l'an XI".

L'artillerie de campagne

Elle comprend les matériels destinés à être employés lors de batailles en rase campagne. L'acheminement et la mobilité des armes sur le champ de bataille sont essentiels, c'est pourquoi ce service recourt aux pièces les plus maniables. On distingue deux catégories : l'artillerie à pied composée de compagnies de huit canons, et celle à cheval, plus mobile, avec des compagnies de six canons.

Canons

Pour des questions de poids, la pièce de 4 livres est d'abord affectée aux divisions d'infanterie et celles de 8 et de 12 livres aux unités de réserve. Toutefois, le canon de 4 s'avérant trop peu puissant pour appuyer les troupes au contact et celui de 8 trop lourd pour suivre les unités de première ligne, la commission de modernisation décide en 1803 de les remplacer par un seul modèle intermédiaire : le canon de 6.

Copie d'un canon Gribeauval à Bosenitz
Copie d'un canon Gribeauval de 8 livres à Bosenitz [Tvarožná] sur le champ de bataille d'Austerlitz

Obusiers

S'agissant de l'obusier de 6 pouces 1 ligne, il se voit pour des raisons similaires adjoindre un modèle plus léger, de 5 pouces 7 lignes.

Biscaïens

Le biscaïen ou biscayen, dit aussi boîte à mitraille, est un projectile cylindrique rempli de balles en plomb, en fonte ou en fer, de la grosseur d'un petit œuf, lesquelles par métonymie sont également nommées biscaïens. Lors des guerres napoléoniennes, il est usuellement tiré par un canon du système Gribeauval :

  1. L'obusier de 6 pouces peut recevoir une cartouche de 61 grosses balles de 17 lignes (= 3,84 cm de diamètre)
  2. Le canon de 12 livres peut recevoir soit une cartouche de 41 grosses balles de 1 pouce 5 lignes (= 3,84 cm de diamètre), soit une cartouche de 112 petites balles de 1 pouce (= 2,707 cm de diamètre), soit des balles d'arrière petit calibre de 11 lignes 6 points (= 2,59 cm de diamètre)
  3. Le canon de 8 livres peut recevoir soit une cartouche de 41 grosses balles de 1 pouce 2 lignes (= 3,16 cm de diamètre), soit une cartouche de 112 petites balles de 10 lignes 6 points (= 2,37 cm de diamètre), soit des balles d'arrière petit calibre de 10 lignes 2 points (= 2,30 cm de diamètre)
  4. Le canon de 4 livres peut recevoir soit une cartouche de 41 grosses balles de 11 lignes 10 points (= 2,67 cm de diamètre), soit une cartouche de 63 petites balles de 10 lignes 6 points (= 2,37 cm de diamètre).

Ces projectiles, se dispersant en cône dès la sortie du canon, provoquent de terribles ravages dans les rangs ennemis. Cependant le biscaïen n'est réellement efficace qu'à courte distance : environ 250 mètres.

Le shrapnel, projectile de forme sphérique fonctionnant selon le même principe, encore plus meurtrier ou vulnérant, n'est à cette époque-là utilisé que dans l'armée britannique, cela dès 1808.

L'artillerie de siège

Ayant pour rôle d'appuyer les sièges des places fortes, elle dispose de munitions propres à la destruction des fortifications, notamment des boulets fusants. Elle est équipée d'affûts (bâtis destinés à soutenir, à pointer et à déplacer les bouches à feu) qui permettent une certaine mobilité.

Le mortier de 12, utilisé par exemple lors du siège de Dantzig en 1807, est la pièce d'artillerie la plus puissante de l'époque napoléonienne. Monté sur un affût composé de deux flasques en fonte de fer reliées par des entretoises en bois, il tire des bombes de plus de 70 kilogrammes. Il existe également des mortiers de 10. En Espagne, les mortiers sont utilisés en particulier aux sièges de Saragosse (1809) et Tarragone (1811).

S'agissant des obusiers, conçus à compter de 1803 par le colonel Pierre Laurent de Villantroys, les premiers (une douzaine, fondus à Séville) à être utilisés comme pièces de siège le sont à Cadix de 1810 à 1812. Leur portée est exceptionnelle pour l'époque : environ 4800 mètres. Les deux plus imposants, de 9 et 11 pouces respectivement, coulés à Douai [50.36835, 3.07460] et testés à La Fère [49.65885, 3.38862], sont emportés à Berlin suite à la campagne de France de 1814. Ils seront restitués à la France par les Soviétiques après la défaite du Troisième Reich, et sont depuis exposés dans la cour des Invalides à Paris.

L'artillerie de place

Destinée à équiper la défense des places fortes, elle est composée des mêmes pièces que l'artillerie de siège.

La différence réside dans les affûts, adaptés aux fortifications qu'elle protège, conçus pour tirer au-dessus des parapets et non par des embrasures. L'affût à trois roues possède deux grandes roues à l'avant et une petite à l'arrière, laquelle s'encastre dans le lisoir directeur (sorte de glissière) d'un châssis posé au sol.

L'artillerie de côte

L'artillerie de côte assure la défense du littoral et des ports. Son rôle est d'empêcher les navires ennemis, en particulier à cette époque ceux de la Royal Navy, d'approcher de trop près le littoral.

Les cibles qu'elle vise sont par nature difficiles à atteindre puisqu'il s'agit de navires en mouvement sur lesquelles elle tire à longue distance. Elle utilise donc des pièces puissantes : canons de marine de 36 et 18 livres, canons de 24, 16 et 12 livres et mortiers de 12 pouces. Le problème de leur déplacement ne se posant pas, elles sont montées sur des affûts massifs, composés essentiellement de bois et comportant peu de ferrures, afin d'éviter leur détérioration par l'atmosphère marine. Leur système de pointage est adapté au tir sur des cibles mouvantes. L'affût est posé sur un châssis qui peut se déplacer latéralement grâce à un système de roues. En outre, la géométrie de ce châssis minimise le recul, simplifie la remise en place de la pièce et son repointage.

La plupart de ces pièces sont les mêmes que celles en usage dans l'artillerie de siège ou surtout la marine (en raison de leur coût moindre, voir ci-dessous). Le mortier de 12 pouces, toutefois, se singularise par sa chambre tronconique qui minimise le vent et améliore à la fois la portée et la précision. La vis de pointage qui équipe son affût le distingue également des mortiers de siège pour lesquels la hausse se règle à l'aide d'un coin de mire.

Chaque canon est une pièce unique ayant une carte d'identité avec l'inscription de son calibre, son poids, son nom, celui du fondeur, les armes de France.

Après 1803, le système dit de l'an XI, introduit l'usage du mortier à plaque, moins maniable mais plus précis. En 1814, certaines batteries de côte, en particulier sur l'île d'Oléron, reçoivent en dotation des obusiers à la Villantroys, de 9 ou 11 pouces de calibre, mis au point par ce dernier à l'occasion du siège de Cadix.

Le boulet rouge, d'une manipulation plus aisée qu'en mer, est largement utilisé. Certains fours à boulet, en pierre, sont dimensionnés pour porter à incandescence simultanément plusieurs centaines de projectiles. Une fois rougi, le boulet est logé dans le canon où un tampon en argile gorgé d'eau le sépare de la charge de poudre.

Les spécificités du service de côte justifient la création d'un corps d'artilleurs spécialisés : les canonniers garde-côtes. Malencontreusement supprimé par la Révolution en 1791, il est restauré par le Premier consul en 1803. Ses effectifs vont croissants au fur et à mesure de l'allongement des frontières maritimes de l'Empire. En 1812, il ne comprend pas moins de 145 compagnies, auxquelles s'ajoutent une trente trois compagnies de canonniers garde-côtes sédentaires, formées d'habitants du pays, et assurant la protection des îles du littoral.

En 1813 les côtes de France, de Belgique et de Hollande comptent environ 23 500 bouches (mortiers et canons) pointant vers la mer.

Canon de forteresse Le Formidable, exposé à Ligny
Canon de forteresse "Le Formidable" de 48 livres coulé à Douai en 1811, exposé à Ligny

L'artillerie de marine

Le matériel utilisé obéit au règlement de 1786, modérément amendé en 1792.

Les pièces

La gamme des canons de marine se décline en fonction du poids des boulets pleins en fer tirés par les différentes pièces : 36, 24, 18, 12, 8, 6 et 4 livres. Elle n'a pas évolué depuis Louis XIV si l'on excepte l'adjonction des obusiers de vaisseau en 1786.

La plupart de ces canons ne sont pas en bronze, comme leurs homologues terriens, mais en fonte de fer, bien que ce matériau soit moins résistant et plus dangereux en cas d'explosion de la pièce (il vole en éclats, ce qui n'est pas le cas du bronze). Toutefois, son bruit moins sujet à provoquer la surdité des canonniers, mais aussi son coût moins elevé, compensent ces défauts. Il faut en effet avoir en tête qu'un vaisseau de ligne, à lui seul, aligne presque autant de canons que toute la Grande Armée à Austerlitz. Quelques rares pièces de 24 ou 18 livres, les obusiers de pont (ou de vaisseau) de 36 Modèle 1787, les pierriers, les espingoles, font exception en restant coulés en bronze.

L'obusier de pont, également appelé caronade en bronze, fait son apparition dans la marine française en 1787. Il est dérivé des obusiers terrestres de Gribeauval. Il est au départ prévu pour tirer des obus (boulets cylindriques creux munis d'une charge explosive). Toutefois, sa manipulation étant rapidement jugée trop dangereuse, l'obus sera en fait très vite remplacé par des boulets pleins et des boîtes à mitraille. La gamme d'obusiers de 36, 24 et 18 livres initialement envisagée restera un projet. Seul celui de 36 sera produit en série et mis en service.

A partir de 1801 (ou 1804), sous l'impulsion de Napoléon et de son ministre de la marine, Denis Decrès, on commence à produire des caronades en fer, copiées sur celles que les Anglais fabriquent depuis 1774 (d'abord à Carron, d'où le nom de ce canon). Deux calibres sont prévus : le 36, destiné aux vaisseaux et le 24, pour les frégates. Ces caronades, dites de l'an XIII, sont destinées à remplacer les obusiers de pont. Elles cohabiteront en fait longtemps avec eux, jusqu'à la mise au rebut de ces derniers.

Les espingoles et les pierriers (ou perriers) constituent l'artillerie légère. Tous deux tirent des boulets pleins d'une livre ou des boites à mitraille, remplies de balles de plomb. L'espingole est plus légère. Elle pèse aux alentours de 20 kilogrammes, et son tir est déclenché par une gâchette actionnant la platine à silex, à l'instar d'un mousquet. Le pierrier est un canon en réduction, d'environ 80 kg. Les deux armes nécessitent un support, appelé chandelier. Celui-ci consiste en une tige de fer qui se ramifie en deux branches à l'extremité desquelles deux étriers accueillent les tourillons dont sont munis pierriers comme espingoles.

L'usage de ces différentes pièces varie en fonction de leur calibre (et donc de leur poids) :

  1. Le canon de 36 livres équipe la 1re batterie (appelée aussi batterie basse) des vaisseaux de ligne à deux ponts ou à trois ponts.

  2. Le canon de 24 livres équipe la 2e batterie des deux-ponts, la batterie intermédiaire des trois-ponts, ainsi que la batterie principale de quelques frégates, dites lourdes ou grandes, construites entre 1793 et 1799.

  3. Le canon de 18 livres est le canon réglementaire des batteries de frégate (en dehors de celles citées ci-dessus).

  4. Le canon de 12 livres arme la troisième batterie des trois-ponts et quelques frégates de construction ancienne.

  5. Les canons de 8, 6 et 4 livres ne sont installés que sur le pont supérieur, les gaillards et la dunette des vaisseaux de ligne et des frégates. Mais on les trouve aussi sur les unités plus légères, tels que corvettes ou bricks. Elles se déclinent en deux modèles, court (moins cher) et long (plus précis, de plus longue portée et moins susceptible de mettre le feu aux oeuvres mortes du bâtiment).

  6. L'obusier de vaisseau, dont le diamètre intérieur est de 169 mm, la longueur de 843 mm et le poids de 350 kg, est une pièce courte et légère. Elle prend place sur les dunettes des vaisseaux de ligne et des frégates.

Les tolérances en usage quant à la fonderie et l'usinage permettent des écarts de plusieurs millimètres sur les diamètres extérieur et intérieur ou la longueur de l'âme.

Le vent du boulet est l'écart entre le diamètre du boulet et celui de l'âme du canon. Dans l’artillerie terrestre, il est fixé, à 2,3 mm pour les pièces de campagne et 3,4 mm pour celles de siège et de place, quel que soit leur calibre. Il est supérieur à ces valeurs pour les canons de marine, et varie en fonction du calibre.

Les projectiles

Une fois chargé, le canon contient soit un boulet rond, soit un boulet ramé, soit un paquet de mitraille et une quantité de poudre dont le poids est égal au tiers de celui du projectile.

  1. Le boulet rond : celui de 36 pèse en fait un peu plus de 26 kilogrammes, celui de 24 approximativement 17 kg et demi, celui de 18, environ 13 kg.
  2. Le boulet ramé est constitué de deux demi-boulets reliés par une barre de fer. Il sert à couper les haubans, déchirer les voiles, briser des vergues ou le haut des mâts. Dans ce rôle il est efficace. En revanche, s'il atteint la coque du vaisseau ennemi, il est quasiment sans effet.
  3. La mitraille est constituée de petits boulets d'une livre. Ses cibles privilégiées sont le gréement et les hommes. Mais elle ne produit ses effets sur ces derniers que s'ils se trouvent sur le pont supérieur ou si elle pénètre par les sabords. Son efficacité est donc modérée.
  4. Les boulets rouges sont une innovation de la Convention qui tente d'introduire à bord des navires ce qui se pratique alors uniquement dans l'artillerie de côte. Le risque d'incendie, non négligeable puisqu'il faut chauffer le boulet dans des fourneaux installés dans l'entrepont, n'est cependant pas le pire inconvénient de ce type de projectile. Il a surtout pour désavantage de réduire la cadence de tir. À l'usage, après avoir fortement inquiété les britanniques, il se révèlera inopérant et ne sera en fait que très rarement utilisé.

Lorsque les distances entre adversaires sont très courtes, on tire parfois à double (deux boulets ronds ou un boulet rond et un boulet ramé ou un boulet rond et un paquet de mitraille) voire à triple (un boulet rond, un ramé et un paquet de mitraille) chargés dans l'ordre indiqué. Cependant, deux coups successifs avec de tels charges sont susceptibles de faire exploser la pièce.

Avec un canon de gros calibre, la cadence de tir est de l'ordre d'un coup toutes les 3 minutes et demi à quatre minutes. Elle tombe à un coup toutes les 6 ou 8 minutes pour les boulets ramés.

Autres armes à feu

Le fusil modèle 1777

Le fusil d'infanterie modèle 1777, conçu par l'ingénieur Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, est l'arme principale du fantassin. Il est produit initialement à la manufacture d'armes de Charleville [49.7736, 4.71631 et 49.81722, 4.75355 pour Nouzon] dans les Ardennes, puis au cours de l'Empire, aux manufactures impériales de Saint-Étienne [45.43475, 4.39203], de Roanne [46.03995, 4.07308], de Tulle [45.26242, 1.74750], de Maubeuge [50.27147, 4.00294 pour Rousies, 50.26014, 3.99720 pour Ferrière-La-Grande], de Versailles [48.80305, 2.12208], de Mutzig [48.53629, 7.45354], de Culembourg [51.95995, 5.22548] en Hollande et de Turin [possiblement à 45.08632, 7.67167] en Piémont.

Sans la baïonnette, il mesure 1,515 m et pèse, à vide, 4,5 kilogrammes.

Il s'agit d'un mono-coup à chargement par le canon, qui tire à la vitesse de 420 mètres par seconde des balles sphériques de 16,54 millimètres pesant 27,2 grammes, cela à raison de deux à trois tirs par minute. Sa portée peut atteindre 250 mètres (100 à 150 mètres en pratique). Pour le combat rapproché, une baïonnette à lame de 38 centimètres le complète utilement.

Il est réputé pour sa robustesse. Modifié en l'an IX (1800-1801) et l'an XIII (1804-1805), il sera produit en tout à près de deux millions d'exemplaires, et copié aux Etats-Unis d'Amérique à partir de 1795 par la Springfield Armory, dans le Massachusetts.

Il se décline en d'autres longueurs, selon les usages auxquels il est destiné :

  1. La carabine de cavalerie
  2. Le mousqueton d'artillerie
  3. Le fusil de dragon, équipé d'une double bande
  4. Le fusil de bord, dont certaines parties sont en laiton afin de limiter la corrosion.

Le mousqueton de hussard modèle 1786 modifié an IX

Défini par le réglement du 7 juillet 1786, sa version simplifiée en 1792 (dite "numéro 1") est produite à 6000 exemplaires jusqu'en 1800 et sert jusqu'en 1810. À cette date il est décidé de relancer à Maubeuge la fabrication du modèle 1786 en lui apportant quelques modifications ; ce modèle est paradoxalement connu sous le nom "de l'an IX".

Il mesure 1,065 m à 1,082 m selon les lots et pèse, à vide, environ 3 kilogrammes.

Il s'agit là encore d'un mono-coup à chargement par le canon. De calibre 17,1 mm, il tire des balles sphériques pesant 29 grammes. Sa portée pratique est de 25 mètres.

Les pistolets de cavalerie 17,1 mm

Le modèle 1763-66

Dès les premières années de la Révolution, cet ancien modèle est remis en service avec quelques modifications, sous le nom de "modèle n°1". Long de 402 mm pour une longueur de canon de 230 mm, pesant 1,220 kilogramme, il est fabriqué par paire afin que les cavaliers puissent garnir les deux fontes de leurs selles, à la Manufacture de Libreville [nom de Charleville lors de la période révolutionnaire].

Il s'agit d'un mono-coup à chargement par le canon, qui tire des balles sphériques en plomb de 16,5 mm (poids: 27,2 g), cela à raison de deux à trois tirs par minute. Sa portée pratique est de 5 à 10 mètres.

Le modèle an IX (1801)

Cette évolution, qui outre Charleville sera produite à 80 000 exemplaires jusqu'en 1808 dans les manufactures de Maubeuge, Saint-Etienne, Versailles, Tulle, Mutzig et Turin, est un peu plus courte (352 mm de long, canon de 207 mm) et légèrement plus lourde (1290 g).

Outre la cavalerie, cette arme de poing équipera également la marine.

Le modèle an XIII (1804-1805)

Sa principale amélioration consiste en un système permettant de maintenir le canon de façon plus ferme.

Il sera produit à partir de 1806, jusqu'à la fin de l'Empire et au-delà (1819), à environ 150 000 exemplaires.

Les armes blanches

Les armes destinées à équiper les combattants sont pour l'essentiel fourbies par la manufacture d'armes blanches de Klingenthal [48.46918, 7.40768] en Alsace. La Manufacture d'armes de Versailles, de son côté, produit sous l'autorité de Nicolas-Noël Boutet des armes de luxe, destinées surtout à la récompense d'officiers distingués, comme les "armes d'honneur" et les sabres d'apparat, ainsi que les armes à l'attention des mamelouks de la Garde.

Les sabres

Le sabre est, sur le champ de bataille ou sur mer, une arme particulièrement efficace, létale ou vulnérante tant en coups de pointe (estoc) qu'en coups de taille.

Sabre d'infanterie

Rendu règlementaire sous l'Ancien Régime (1767), le sabre dit "briquet" à lame courbe équipe initialement les grenadiers, puis sera en dotation chez les sous-officiers, les caporaux, les soldats des troupes d'élite, les tambours et musiciens, ainsi que les fourriers. Plus tard il équipe la Garde Consulaire puis Impériale. Les artilleurs en sont également dotés, l'utilisant en pratique non pas tant pour le combat rapproché que pour élaguer la végétation lors de l'installation des pièces en batterie.

Les différents modèles utilisés lors des guerres napoléoniennes sont :

  1. Le modèle 1767, qui possède une lame plate de 59,5 centimètres de long, à flèche légère, large de 3,6 cm au talon. La monture est en laiton moulé, en deux parties, avec deux demi-oreillons supérieurs. Le fourreau est en cuir noir, avec chape à fente ou à bouton
  2. Le modèle 1790 : il diffère du précédent par sa monture en laiton moulé monobloc, les demi-oreillons étant abandonnés
  3. Le modèle de l'an IX (1801) possède une lame pouvant être plus longue (59,5 à 62 centimètres), un peu moins large au talon (3,38 à 3,5 cm). La monture possède 36 cannelures. Le fourreau, toujours en cuir noir, se voit ajouter deux garnitures en laiton et une chape à pontet. Une version légèrement modifiée est aussi créée pour la Marine.
  4. Le modèle an XI voit le nombre de cannelures diminué à 28, tandis que la forme du quillon est différente de la précédente. Là aussi une version légèrement modifiée est créée pour la Marine, ainsi que pour la Garde Nationale.
  5. Le sabre briquet de la Garde Impériale : mis en dotation en 1804, il est plus long que le précédent (68 à 69 centimètres) et présente une monture différente. La lame comporte un large pan creux sur chaque face, afin de l'alléger. La monture en laiton possède une poignée en bois recouverte de basane et filigranée. Le fourreau est toujours en cuir noir, avec deux garnitures en laiton.

Sabre de cavalerie

La cavalerie légère (chasseurs et hussards) utilise successivement :

  1. durant le Directoire et jusqu'au début du Consulat, le sabre courbe "modèle 1777", avec garde dite "à la hongroise"
  2. puis un sabre du modèle de l'an IX (1801), dit "à la chasseur", à lame moins courbée et où une pièce de garde à branches protège mieux la main du cavalier ; il pèse 1,040 kilogramme et son fourreau 610 grammes
  3. enfin le modèle de l'an XI, évolution du précédent (sa monture est renforcée), long de 1,166 mètre (dont 97,5 centimètres de lame, laquelle est large de 27 millimètres en son milieu) ; il pèse 1,227 kilogramme et son fourreau, amélioré en matière de déformabilité, 1,770 kg.

Les dragons sont équipés :

  1. au début du Consulat, soit du sabre droit à garde à fleurons et de ses dérivés de l'an IV (dit Arco), soit du sabre à garde en demi-panier de 1780 ou de son descendant, le modèle 1790 des chasseurs à cheval
  2. à partir de 1803 la cavalerie de ligne (lanciers montés et dragons) utilise un modèle à lame courbe de l'an XI, long de 1,076 mètre (dont 88 centimètres de lame, laquelle est large de 31,9 millimètres en son milieu) et pesant 2,997 kilogrammes fourreau compris

En ce qui concerne les armes d'officier, il n'existe en pratique aucun modèle réglementaire.

Copie d'un sabre de cavalerie légère, modèle An XI
Copie d'un sabre de cavalerie légère, modèle An XI, et son fourreau

Les cuirassiers (et aussi les grenadiers à cheval et certains dragons de la ligne) utilisent des versions successives de sabre à lame droite, dit aussi "latte" :

  1. le modèle hérité de l'Ancien régime (1779 puis 1784), à garde à fleurons
  2. le modèle de l'an IX, dont la garde en laiton comporte quatre branches dont trois se rejoignant à la calotte sous forme de trois boutons ; sa lame de 97 centimètres est plate, à dos plat, et se termine avec une pointe dans le prolongement du dos
  3. le modèle de l'an XI, qui possède une virole en partie basse de poignée ; sa lame est plus légère, longue de 97,45 centimètres, large de 3,85 cm au talon, et retrouve les deux pans creux en usage avant l'An IX ; son fourreau de tôle est par ailleurs amélioré (il est doublement bosselé à l'intérieur pour caler parfaitement la lame, et son métal est plus épais) ; sans ce dernier le sabre pèse 1,1 kilogramme
  4. le modèle de l'an XIII, qui pèse 1,4 kilogramme, pour une longueur totale de 111,6 centimètres (dont 97,5 cm pour la lame).

Les mamelouks de la Garde Consulaire puis Impériale sont dotés d'un sabre à lame courbe, à l'orientale, délivré par la manufacture de Versailles (la lame étant forgée à Klingenthal). Sa poignée en bois est recouverte de basane ; sa monture est en laiton, à calotte arrondie et percée (sur les sabres du Ier type) pour le passage de la dragonne, la garde à oreillons possède deux quillons droits à pans boulés ; la lame courbe est à dos plat et à contre tranchant. Le fourreau en bois est recouvert de basane en cuir et garnitures en laiton ; sa chape est ouverte sur le dos pour aider le passage de la lame.

Sabre d'abordage

On surnomme "cuillère à pot" le sabre d'abordage utilisé par la marine militaire française sous le Premier Empire, du fait qu'il est muni d'une coquille en forme de cuillère destinée à protéger la main.

Le modèle 1811, manufacturé à Klingenthal, possède une garde en fer noirci à la poix, une coquille pleine constituée d'une tôle d'acier, un quillon en forme de palmette à cinq reliefs, une calotte et une poignée en bois de coupe octogonale gainées de tôle. Sa lame à un pan creux a une largeur de 37 millimètres au talon, et une longueur de 67,8 centimètres. Le fourreau est en cuir avec deux garnitures en laiton. Le poids du sabre est de 1,018 kilogramme, celui du fourreau de 265 grammes.

Les épées

Pour toute la période du Directoire, du Consulat et de l'Empire, l'épée est essentiellement une arme de parade et de cérémonie, pour les officiers supérieurs, les généraux et maréchaux, les dignitaires de l'Empire et bien évidemment Napoléon lui-même, telles :

  1. L'"Épée du couronnement", qu'il portait en tant que Premier Consul depuis 1801, ornée de 42 brillants, dont le plus beau diamant de l'époque, le Régent, oeuvre du joaillier Marie-Etienne Nitot et de l'orfèvre Jean-Baptiste-Claude Odiot
  2. L'"Épée d'Austerlitz", oeuvre de l'orfèvre Martin-Guillaume Biennais, réalisée entre 1801 et 1804, portée par l'Empereur lors de la bataille, et qu'il conservera jusqu'à sa mort
  3. Une nouvelle épée réalisée en 1811 par François-Régnault Nitot, réutilisant les pierres démontées de l'épée "du Couronnement", dont le Régent.

Les lances et piques

Lance de cavalerie

Le 1er régiment de chevau-légers polonais de la Garde impériale, créé en 1807, se voit doté deux ans plus tard d'une lance de 2,75 mètres, constituée d'un fer plat de 38 centimètres à double tranchant, muni d'une boule arrêtoir, enmanché dans une hampe en hêtre noirci, laquelle se termine par un sabot de 10 centimètres ; sous le fer est fixée par trois vis une flamme rouge et blanche.

Toujours en 1809, les lanciers du Grand-Duché de Berg en sont également dotés ; ils s'illustreront en Espagne puis durant la Campagne de Russie.

En 1810, est créé le 2ème régiment de chevau-légers lanciers de la Garde (surnommés "lanciers rouges"), composé essentiellement de Hollandais, qui se voit lui aussi doté d'une lance similaire.

En 1811, les chevau-légers lanciers se voient dotés d'un nouveau modèle de lance, dit "à la française" ; longue de 2,65 mètres, elle se compose d'un fer plat de 21,6 centimètres, à deux tranchants, à deux pans creux et sans boule arrêtoir.

La lance est également l'arme principale des Tartares lituaniens, dont le corps est créé en juillet 1812 ; elle est surmontée d'un pennon, rouge sur le dessus et blanc ou vert sur le dessous.

Fin 1813, c'est la moitié des Eclaireurs de la Garde qui se voit équipée de lances, modèle 1812, sans fanion.

Pique d'abordage

Il s'agit d'une pointe montée sur un long manche, en usage dans la marine, permettant de blesser l'ennemi tout en se maintenant hors de portée de son sabre, en particulier lors des abordages.

Le modèle 1786 possède une forte pointe à section en losange, une douille poinçonnée d'une ancre et des attelles (ou oreilles) à trois rivets ; sa longueur totale est de 6 à 7 pieds ; sa hampe est en bois de frêne noirci, sans talon. Lui succède le modèle An XI, mesurant 2,35 mètres de long. Une variante plus courte mesure 2,10 mètres et possède des attelles à deux rivets. Le modèle 1812, enfin, est une lance de cavalerie dont on a scié le sabot.

Les dagues et poignards

Durant le Consulat et le Premier Empire de nombreux officiers de marine portent à bord, avec la petite tenue, une dague ou un poignard. Il ne s'agit toutefois pas d'une arme réglementaire ; ils sont tenus de porter le sabre ou l'épée, ce qu'ils ne manquent pas de faire à terre. Par lettre au ministre en date du 5 octobre 1807 l'Empereur interdit même cette coutume, sans toutefois que cela y mette un terme.

Les Mamelouks de la Garde Consulaire puis Impériale, en revanche, sont dotés dès l'origine d'un poignard spécifique, manufacturé à Versailles (la lame venant de Klingenthal). Sa monture est en laiton, montée en deux parties sur une fusée cannelée en bois recouverte de basane ; la calotte est surmontée d'un pontet ; la lame est courbe à double tranchants avec une arrête centrale ; le fourreau est tout en laiton. La longueur totale du poignard est de 53,5 centimètres, la lame étant large de 3,2 cm au talon. La production totale sera de 445 pièces.

Les haches

Hache d'abordage

Cette hache, du même modèle que sous l'Ancien Régime (1786), est aux confins de l'arme et de l'outil.

Elle est constituée d'un fer symétrique et épanoui régulièrement, dont le tranchant convexe est parallèle au manche, ayant à son opposé un pic à section quadrangulaire, légèrement incurvé. Le fer est fixé au manche en bois noirci par deux attelles clouées sur ce dernier. Assez mince, le manche est légèrement renflé à son extrémité et parfois gravé de filets, pour faciliter la préhension. Un crochet de ceinture est fixé au manche par un rivet qui le traverse, cela juste au-dessous du fer.

Lors du démarrage de l'abordage, le pic peut être cloué sur la coque du navire pour servir d'échelle ou de support de pied. Une fois à bord le tranchant convexe coupe les cordages et tout ce qui peut être coupé. L'un comme l'autre, lors du combat au corps-à-corps qui s'ensuit, peuvent bien entendu compléter l'action meurtrière ou vulnérante du sabre d'abordage.

Sous le Consulat, cinquante haches d'abordage d'honneur sont distribuées à des marins entre 1801 et 1803. Cette distinction disparaît au début de l'Empire en faveur de la Légion d'honneur.

Hache de sapeur

La hache de sapeur d'infanterie possède un fer au tranchant en demi-lune et au pic à section plate, le tout relié au manche par une douille en laiton. Le manche, toujours en bois noirci, possède un sabot à téton en laiton. La longueur totale dépasse un mètre.

Celle du sapeur de la Garde Impériale a un fer très différent : le tranchant est pratiquement rectiligne, tandis qu'à son opposé il n'y a pas de pic mais une sorte de marteau ou petite enclume.

Hache de mamelouk

Les mamelouks de la Garde sont également dotés d'une hache, d'inspiration orientale, qui est davantage une arme d'apparat que de combat. Manufacturée à Versailles entre l'an IX et l'an XI, elle comprend un manche d'acajou d'une soixantaine de centimètres, reliant deux douilles en laiton cannelé, l'une formant la poignée, l'autre supportant le fer de hache. Ce dernier, en acier poli, est rectiligne dans son bord supérieur et infléchi dans son bord inférieur, et mesure 12,9 centimètres de long. La longueur totale de la hache est de 65,5 centimètres.

Autres armes

La masse d'armes

Arme contondante voisine du gourdin, ce fut l'une des premières armes utilisées par l'humanité. Le fait qu'elle soit en dotation au début du XIXe siècle peut surprendre, mais elle fait bel et bien partie de l'équipement règlementaire des mamelouks de la Garde Consulaire puis Impériale. Il s'agit, là encore, davantage d'une arme de parade que de combat.

D'une longueur totale de 60 centimètres pour un poids de 890 grammes, elle est constituée d'un manche en laiton cannelé de 38 cm ayant à sa base un talon en laiton de forme bombée et un piton en laiton percé, et en partie haute une bague en laiton et une douille en fer servant de support à une tête en fer à six ailettes.

Une centaine sortent de la manufacture de Versailles en l'an X (1801-1802) et l'an XI, puis un réassortiment de 25 paires a lieu en 1809 à l'occasion du mariage de Napoléon avec Marie-Louise de Habsbourg.

La grenade

Il s'agit d'une sphère creuse en fonte ou en fer remplie de poudre à canon, pourvue d'un orifice par lequel passe une mèche à combustion lente. Les plus courantes, de la taille d'un boulet de 4 livres, pèsent environ 1,5 kilogramme.

Lors des combats terrestres jusqu'au XVIIIe siècle, les grenades à main sont lancées par des soldats opérant en première ligne : les grenadiers. Ces derniers sont chargés d'allumer la mèche et de la lancer au bon moment afin de minimiser les chances pour l'ennemi de renvoyer la grenade. Ils sont sélectionnés pour leur force et leur grande taille, qui leur permettent de lancer les grenades suffisamment loin pour ne pas blesser leurs camarades de combat.

Toutefois sous l'Empire l'emploi de la grenade sur le champ de bataille est tombé en désuétude, les grenadiers (tant à pied qu'à cheval) étant avant tout des soldats d'élite de grande taille au sein de la Garde. Elle n'est utilisée que comme arme défensive, lors des sièges, tel celui de Badajoz en avril 1812.

Elle reste en revanche employée à titre offensif lors des combats navals, comme la bataille de Trafalgar en 1805.

Le sous-marin

Le premier sous-marin opérationnel connu, l'American Turtle, date de la guerre d'indépendance des États-unis d'Amérique. Au cours du Directoire, un ingénieur américain, Robert Fulton, propose au gouvernement français de développer un navire de même nature, dont la propulsion est assurée par une voile lorsqu'il vogue en surface, par la force musculaire de son équipage lorsqu'il est en plongée.

Les premiers essais ont lieu en 1800 avec l'aval du ministre de la marine, Pierre-Alexandre Forfait, et se poursuivent l'année suivante. Le Nautilus (c'est le nom de ce bateau), bénéficie alors du soutien du Premier consul.

En 1801, le nouveau ministre de la marine, Denis Decrès, se montre au contraire un opposant déclaré au projet, tout comme l'état-major de la marine. Peu favorables à l'innovation en général, ils reprochent en outre au navire sa faible vitesse, qui laisse à ses potentielles victimes le temps de prendre le large. Or, il doit s'approcher suffisamment d'elles pour que son équipage puisse fixer à la coque des vaisseaux ennemis la charge d'explosif qui constitue son armement.

Malgré des essais plutôt concluants, les autorités françaises se désintéressent bientôt du projet, que Fulton propose ensuite en vain à l'Angleterre.

Il faudra attendre la guerre de Sécession [American Civil War] pour voir les premiers sous-marins utilisés au combat.