N & E
Napoléon & Empire

Bataille de Lützen

Date et lieu

  • 2 mai 1813 près de Lützen, bourg allemand à 18 kilomètres au sud-ouest de Leipzig (de nos jours dans le land de Saxe-Anhalt).

Forces en présence

  • Armée française (120 000 hommes) sous le commandement de l’Empereur Napoléon 1er.  
  • Armées prussienne et russe (95 000 hommes) sous les ordres de Louis Adolphe Pierre de Sayn-Wittgenstein-Ludwigsbourg.  

Pertes

  • Armée française : 18 000 morts, blessés ou prisonniers.  
  • Armées prussienne et russe : 10 000 à 20 000 morts, blessés ou prisonniers.  

Panoramique aérien du champ de bataille de Lützen

Vues des champs de bataille de Rippach (théâtre de la mort du maréchal Jean-Baptiste Bessières le 1er mai) et de Luetzen.

La bataille de Lützen inaugure la campagne de Saxe. C'est la première grande bataille livrée par Napoléon après la campagne de Russie. Leur défaite démontre aux Alliés que l'Empereur et la France disposent encore de ressources insoupconnées après le désastre subi l'année précédente. Le manque de cavalerie empêche toutefois Napoléon d'exploiter totalement son succès et en limite les conséquences.

Situation générale

À la fin de l’année 1812, après avoir chassé Napoléon et les débris de la Grande Armée de leur pays, les Russes ne se sont pas arrêtés sur leur frontière, mais ont franchi le Niémen pour envahir la Pologne avant de pénétrer en Allemagne. La Prusse en a profité pour secouer le joug français et basculer dans le camp adverse (16 mars 1813).

Pendant ce temps, dans l’armée française, le commandement est passé de Napoléon à Joachim Murat puis, après la défection de celui-ci, à Eugène de Beauharnais (13 janvier 1813). Ce dernier a dû tenter de contenir l’avancée de la nouvelle coalition à l’aide des rescapés de la campagne précédente, des garnisons tenant les forteresses allemandes et, un peu plus tard, de quelques secours venus de France. En large infériorité numérique, ses troupes ont lentement reculé jusqu’à la rive gauche de l’Elbe .

Jusqu’au mois d’avril, Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov (Михаил Илларионович Голенищев-Кутузов), général en chef de l’armée alliée, a procédé avec sa prudence habituelle. L’attente de forces supplémentaires, selon lui indispensables (il n’a qu’une confiance limitée en l’armée prussienne), a considérablement ralenti les opérations. Après sa mort de septicémie, le 28 avril 1813 — qu’on a cachée aux soldats pour ne pas gâter leur moral — le général russe Pierre Wittgenstein (Пётр Христианович Витгенштейн) a pris sa place.

Objectifs stratégiques

Les Alliés, une fois les renforts attendus arrivés et l’Elbe atteinte, prévoient une reconcentration de l’armée. Après quoi, ils enverront des troupes légères déborder la gauche des Français tout en rassemblant du côté opposé le gros de leurs forces. Appuyé aux montagnes de Bohême, celui-ci agira selon les circonstances, mais toujours en masse. Ces brumeuses combinaisons offrent surtout l’avantage de se dérouler sur un terrain proche des frontières de l’Autriche, dont le prochain ralliement à la coalition va presque de soi dans l’esprit des commandements aussi bien russes que prussiens.

L’Empereur Napoléon Ier, lui, a rejoint l’armée le 25 avril. Sa priorité est de chasser les Alliés de la rive gauche de l’Elbe et de contraindre la Saxe à honorer ses engagements. Pour cela, il fait converger les forces dont il dispose :

  1. l’armée du Danube du prince Eugène
  2. l’armée du Meyn [Main] (composée de nouvelles unités levées à la hâte et organisées pour la plupart dans la vallée de cette rivière, d’où son nom
  3. le Corps d’observation d’Italie, sous les ordres du général Henri-Gatien Bertrand .

Le tout représente à peu près 220 000 hommes, alors que les Alliés n’en alignent que 120 000 environ. Toutes ces unités se porteront le moment venu sur la rive droite de la Saale puis déboucheront de Leipzig pour affronter le centre de gravité adverse, dont on peut logiquement anticiper la présence au sud-est de cette ville.

Si les coalisés acceptent le défi, leur infériorité numérique les conduira à la défaite. Si au contraire ils se laissent attirer sur la Saale supérieure et le Frankenwald par les démonstrations que l’Empereur y fait exécuter, le gros de l’armée française ne trouvera plus devant lui que de faibles détachements. Il avancera alors rapidement sur Dresde [Dresden] , coupera ainsi les communications des Coalisés et les bloquera aux pieds des monts de Bohême. Même la première hypothèse, la moins défavorable aux Alliés selon Napoléon, peut les mener au désastre, la proximité de l’Elbe aidant.

Du 25 au 30 avril, l’armée du Meyn poursuit son avancée vers Leipzig par Naumburg et Weissenfels tandis que celle de l’Elbe se concentre sur Mersebourg et que Bertrand se dirige sur Coburg par Nuremberg [Nürnberg]. Ce mouvement convergent s’exécute à l’abri de la Saale. Sa rive gauche est en effet devenue inaccessible à l’ennemi à partir du 29, une fois les villes de Halle et Mersebourg occupées et leurs ponts passés sous le contrôle des Français.

Effectifs

Le 30 avril au soir, la composition, les forces et les positions des différentes unités sont les suivantes :

Côté français

Armée du MeynIIIe CorpsMaréchal Ney45 000 hommes Cinq divisions : Souham, Brenier, Girard, Ricard, Marchand. Les autres corps en ont trois sauf indication contraireLe QG et quatre divisions sont à l’est de Weissenfels. La division Marchand est à Stoessen
IVe CorpsGénéral Bertrand 30 000 hommes Ce corps rassemble la division wurtembergeoise (Franquemont) et deux divisions de l’ancien Corps d’observation d’Italie (Peyri et Morand).Le QG et la division Morand sont à Dormburg sauf trois bataillons positionnés à Camburg. La division italienne Peyri est à Iéna, la division wurtembergeoise occupe Burgau, Kola et Rudostadt
VIe CorpsMaréchal Marmont25 000 hommes Quatre divisions en théorie, trois en pratique : Compans, Bonnet, Friederichs, la quatrième n’étant pas encore forméeLe QG et deux divisions sont à Naumburg. La division Friederichs à Kösen.
XIIe CorpsMaréchal Oudinot25 000 hommes Ce corps rassemble une division bavaroise (Raglowitch) et deux divisions de l’ancien Corps d’observation d’Italie (Pacthod, Laurencez).S’échelonne entre Saalfeld et Coburg
La GardeGénéral Dumoustier (Jeune Garde)11 000 fantassins, 4 000 cavaliersLa division de Vieille Garde et la cavalerie sont à Weissenfels, la division de Jeune Garde à Naumburg
Armée de l’ElbeXIe Corps Maréchal Macdonald22 000 hommes Divisions Gérard, Fressinet et CharpentierÀ une lieue à l’est de Merseburg
Ve Corps Général Lauriston22 000 hommes Quatre divisions : Maisons, Puthod, Lagrange, RochambeauEn arrière de Merseburg. Un régiment à Halle
Division sarde Général Roguet 3 500 hommes À Merseburg avec le QG de l’armée
32e division Général Durutte 4 500 hommes À Schafstadt
4e division Maréchal Victor6 000 hommes à Bernburg et le long de la Saale, de Wettin à Barby, en aval de Halle
Ier Corps de cavalerieGénéral Latour-Maubourg4 000 cavaliersA une lieue à l’est de Merseburg
Division westphalienneGénéral HammersteinSe rassemble à Sandershausen

Le XIIe Corps et la division wurtembergeoise se trouvent cependant à deux jours de marche au moins. En outre, l’effectif de l’armée de l’Elbe est inférieur d’un quart aux espérances de Napoléon, car le prince Eugène a laissé de nombreux détachements avec le maréchal Davout sur le bas Elbe. Enfin, la division Durutte est destinée à garder Merseburg. Napoléon dispose donc d’une masse de manoeuvre d’un peu plus de 150 000 hommes (135 000 fantassins, 10 000 cavaliers, 400 canons).

Côté coalisés

Armée de WittgensteinCorps de Berg7 500 hommesEn marche vers Zwenckau depuis Schkeuditz (nord-ouest de Leipzig)
Corps d’Yorck7 500 hommesEn marche vers Zwenckau depuis Leipzig
Détachement de Kleist6 000 hommes soustraits des effectifs des deux précédentsAssure la garde de Leipzig
Corps de Wintzingerode5 000 cavaliers et 8 500 fantassinsLa cavalerie se trouve non loin de Luetzen, l’infanterie à l’ouest de Zwenckau, entre la rivière Elster et le canal Flossgraben
Corps de Blücher27 000 hommesUn peu au nord de Borna
Garde russe18 500 hommesEtalée entre Frohburg et Kohren
Corps de Miloradowitch12 000 hommesLégèrement au sud de Penig

L’effectif total, si l’on y ajoute quelques unités de volontaires non comptabilisées, se monte environ à 95 000 hommes, dont 65 000 fantassins, 22 000 cavaliers et 8 000 artilleurs disposant de 530 à 550 bouches à feu.

Considérations tactiques

Les Alliés ont décidé de livrer bataille sur la rive gauche de l’Elbe . Ils considèrent en effet que le parti inverse les conduirait nécessairement à un repli prolongé. Or celui-ci aurait des conséquences délétères tant pour le moral des troupes que pour l’état de l’opinion des populations allemandes et autrichiennes, jusque-là très favorable à la coalition.

Par ailleurs, les commandements russes et prussiens estiment leurs forces de bien meilleure qualité que celles des Français et tablent en particulier sur l’excellence et la supériorité numérique de leur cavalerie. Ils comptent sur elle tant pour fournir en permanence des informations précises et récentes sur les mouvements ennemis que pour dissimuler leurs propres manoeuvres à ce dernier, voire pour protéger efficacement la retraite en cas de revers. Ils n’attendent plus qu’une occasion d’attaque.

Toutefois, ils se trompent sur les intentions de Napoléon, persuadés que celui-ci, quasiment dépourvu de cavalerie, ne peut envisager de s’avancer sur Leipzig à travers une plaine favorable au déploiement de celle de ses adversaires. Ils se figurent qu’il va se maintenir dans des zones moyennement accidentées et devrait par conséquent déboucher du côté de Zeitz et d’Altenbourg, d’autant qu’il dispose de réserves considérables sur la haute Saale. En conséquence, les coalisés installent l’essentiel de leurs troupes entre Leipzig (au nord) et Borna (au sud).

De son côté, Napoléon sent à sa portée la victoire décisive dont il a besoin pour éviter la défection de l’Autriche et des membres de la Confédération du Rhin. Pour l’obtenir, il doit très rapidement tirer les bénéfices de la situation favorable dans laquelle il a réussi à se placer à l’issue des premières opérations. Pour l’heure, les troupes adverses sont relativement dispersées entre Dessau au nord et Zwickau au sud avec le plus gros de leurs effectifs concentré entre Leipzig et Altenburg. C’est à peu près ce qu’il a prévu.

En conséquence, il estime que l’heure de l’action a sonné. Car si l’ennemi ne semble pas encore s’être avisé de la supériorité numérique des Français, pas plus qu’il ne paraît avoir percé à jour les intentions de l’Empereur, cela ne saurait durer. En voyant avancer sur Naumburg les quatre divisions françaises de la Haute-Saale (XIIe Corps et division Wurtembergeoise), Wittgenstein en déduira inévitablement que l’adversaire entend déborder sa droite et lui imposer une bataille à front renversé.

Il faut donc agir promptement pour devancer cette prise de conscience et éviter que les coalisés ne se dérobent en s’abritant derrière l’Elbe. En conséquence, l’Empereur décide de marcher sans retard sur Leipzig par Lützen avec les forces disponibles, jugeant que l’ennemi concentre probablement son attention sur les mouvements des troupes françaises de Haute-Saale.

Du reste, la médiocrité présumée du haut commandement allié stimule son audace. Wittgenstein ne jouit pas d’une réputation éclatante et, en tout état de cause, ses hypothétiques talents devraient se trouver bridés par la nécessité de compter avec l’entourage des souverains russe et prussien. Concilier leurs diverses conceptions ne peut que rendre atone et hésitante sa direction des opérations.

Derniers mouvements avant la bataille

Le 1er mai, l’armée de l’Elbe s’avance jusqu’à Schladebach, à quelques kilomètres à l’ouest de Leipzig, tandis que le IIIe Corps, renforcé par la cavalerie de la Garde, marche sur Luetzen depuis Weissenfels. Deux divisions du VIe Corps l’appuient, la troisième se maintient à Naumburg. À cette occasion, au cours d’un combat près du village de Rippach   [51.22674, 12.06877], le maréchal Jean-Baptiste Bessières meurt tué par un boulet de canon qui lui transperce la poitrine.

Le village de Rippach, près duquel le maréchal Bessières a été tué
Le village de Rippach, près duquel le maréchal Bessières a trouvé la mort

Les positions françaises se présentent comme suit :

Armée du MeynIIIe CorpsDivision Souham À Kaja, Rahna, Klein-Görschen et Gross-Görschen
Division Girard À Starsiedel
Division Brenier Près de Lützen
Division Ricard Près de Lützen
Division Marchand À Lützen
IVe CorpsQuartier général à Stoessen
Division Morandà Stoessen. Avant-garde à Pretzsch
Division PeyriGross-Gesterwitz
Division wurtembergeoiseÀ Iéna
VIe CorpsQuartier général Prés de Rippach
Division Bonnet Sur les hauteurs à l’est de Rippach. Deux bataillons à Mellschütz
Division Compans Près de Lösau
Division FriederichsÀ Naumburg
XIIe Corps Divisions Raglowitch, Pacthod, LaurencezEchelonnées de Kahla à Saalfeld
Garde Division de Vieille Gardeà Weissenfels
Division de Jeune Garde à Weissenfels
Cavalerie de la Garde À Lützen
Armée de l’ElbeXIe Corps Divisions Gérard, Fressinet et CharpentierÀ Quesitz et Markranstaedt
Ve Corps Quatre divisions (Maisons, Puthod, Lagrange, Rochambeau)En arrière de Punthersdorf. Un régiment à Halle
Ier Corps de cavalerieGénéral Latour-MaubourgEntre Schladebach et Oetzsch
32e divisionGénéral DurutteÀ Merseburg

À la vue de ces déplacements, les coalisés constatent leur erreur quant aux projets de l’Empereur. Mais ils en commettent aussitôt une nouvelle en se figurant cette marche sous la forme d’une longue colonne processionnaire, mal gardée du côté de Pegau. Wittgenstein y voit la possibilité d’attaquer de flanc en surgissant de cette direction.

Au soir du 1er mai, les Corps alliés occupent les positions suivantes, du nord au sud :

  1. Kleist occupe Leipzig
  2. York et Berg entourent et protègent Zwenckau où se tient le quartier général
  3. Witzingerode serre les Français de près à Stönzsch
  4. Blücher arrive à Rotha
  5. La Garde russe atteint Borna
  6. Miloradowitch entre à Altenburg

L’effet de surprise conditionnant la réussite du guet-apens qu’il tend à l’armée française, Wittgenstein prend ses dispositions en conséquence. Elles visent à concentrer ses forces à proximité de Gorschen par des marches de nuit effectuées à l’insu de l’ennemi, puis à agir de très bon matin, avant que la situation n’ait pu évoluer. Dans la nuit du 1er au 2 mai 1813, ses généraux reçoivent leurs ordres de mouvements pour le lendemain.

  1. Miloradowitch avancera sur Zeitz afin de garder les routes de Naumburg et d’Iéna. Ce mouvement se justifie par la crainte que les troupes françaises présentes aux alentours de ces deux villes ne se jettent sur les arrières des Alliés quand ceux-ci seront engagés à Lützen
  2. Witzingerode se déplacera un peu au nord, à Werben, pour protéger le passage de l’Elster et du Flossgraben par le gros de l’armée ; (à l’exception d’un détachement de 1 500 hommes affecté à la garde du pont de Zwenckau)
  3. À 5 heures du matin, Blücher franchira l’Elster en deux colonnes, au nord à Storkwitz et au sud à Pegau, tout comme la garde russe. Berg s’intercalera entre Bluecher et les Russes à Storkwitz, Yorck à Pegau. Deux heures plus tard, le mouvement achevé, l’armée aura pris position au-delà du Flossgraben. Sa droite s’adossera à ce cours d’eau non loin de Werben ; sa gauche prendra appui sur le Grünabach, aux alentours de Söhesten 
Werben
Le village de Werben, au sud-est du champ de bataille

Durant cette même nuit, Napoléon apprend que l’ennemi a déplacé sur Zwenckau des corps initialement stationnés à Leipzig (ceux de Berg et de Yorck). Ce mouvement le convainc que l’armée alliée se concentre sur cette nouvelle position. Il espère ardemment que c’est en vue de l’attaquer sur la rive ouest de l’Elster Blanche.

Le caractère aventureux du général en chef russe récemment nommé, Ludwig Wittgenstein, permet d’envisager une telle initiative, pourtant peu conforme à son intérêt. En effet, avec ce fleuve sur ses arrières, il se mettrait de lui-même dans une situation plus défavorable encore que celle où l’Empereur tente de le conduire.

Napoléon ne se contente cependant pas d’attendre cette faute. Tout en se tenant prêt à profiter de l’éventuelle imprudence de l’ennemi, il avance sa gauche en direction de l’Elster, afin de s’emparer de la ville de Leipzig. Il compte en déboucher en masse pour déborder la droite alliée. Simultanément, il rapproche sa propre droite de son centre, pour la soustraire à la vue de l’adversaire. Le centre, pour sa part, ne bouge pas. À Kaja et Lützen, il sert de pivot au reste de l’armée.

Si l’attaque espérée ne se produit pas, la gauche finira de se rassembler à Leipzig en fin de journée et une partie du centre marchera sur l’Elster Blanche. Elle aura pour mission de se rendre maîtresse des passages à Pegau et à Zwenckau en vue de les exploiter le lendemain.

En conséquence, l’Empereur ordonne les mouvements suivants pour la matinée du 2 mai :

  1. le Ve Corps et 20 000 hommes du Ier Corps de cavalerie (20 000 hommes) se porteront sur Leipzig à partir de 5 heures
  2. le IIIe Corps devra se concentrer à Kaja pour surveiller Pegau et Zwenckau
  3. le XIe Corps, et l’autre moitié (25 000 hommes) du Ier Corps de cavalerie, se rassemblera à hauteur de Markranstaedt, en vue de prêter main forte soit au IIIe soit au Ve Corps
  4. la 3e division du VIe corps devra rejoindre les deux premières à Rippach entre 9 et 10 heures
  5. la Garde à pied marchera sur Lützen pour s’y trouver vers 9 heures
  6. le IVe Corps se rendra à Kaja où il arrivera vers 15 heures

En cas d’attaque ennemie sur Pegau ou Zwenckau, le IIIe Corps est chargé d’endiguer les assaillants et de les bloquer sur place pendant que le gros de l’armée manoeuvrera. Ainsi, les 45 000 hommes du IIIe Corps seront soutenus en moins de 3 heures par 50 000 autres : le XIe Corps, les deux premières divisions du VIe, et le Ier Corps de cavalerie. Trois heures plus tard, avec l’arrivée du reste de l’armée française, 150 000 combattants se dresseront face aux 80 000 alliés que la coalition sera, au pire, en mesure de rassembler sur place dans la journée.

Préliminaires

À l’usage, les prescriptions de Wittgenstein, pourtant très détaillées, s’avèrent malgré tout incomplètes si bien que désordres et retards surviennent dans les mouvements de troupes prévus. Bluecher n’entame finalement la traversée de l’Elster qu’à 7 heures du matin et l’armée ne termine sa mise en place qu’à 11 heures. Elle s’étend sur trois lignes à deux kilomètres au sud de Gross-Görschen, derrière une crête [51.19444, 12.18493].

Le Monarchenhügel, à deux kilomètres au sud de Großgörschen
Le Monarchenhügel (altitude 172 m), à deux kilomètres au sud de Großgörschen, où se sont tenus le roi de Prusse et l'empereur de Russie au début de la bataille
  1. La première ligne est constituée par Blücher, dont la droite s’appuie sur Werben et la gauche sur la réserve de cavalerie, installée en face de Starsiedel 
  2. La deuxième ligne comprend, de droite à gauche, Berg, Yorck et Witzingerode
  3. La garde russe sert de réserve. 2 000 de ses hommes gardent les passages de Stönzsch et de Werben

Les troupes sont harassées après des marches quasi ininterrompues de vingt-quatre heures. Wittgenstein décide donc de leur accorder une heure de repos avant de donner le signal de l’attaque.

Côté français, constatant que la matinée s’écoule sans signe d’une offensive alliée, l’Empereur renonce à l’espoir de voir l’ennemi franchir l’Elster Blanche pour l’assaillir. En conséquence, entre 8 et 10 heures, il expédie une rafale de nouveaux ordres. S’il a cessé de croire à une entreprise adverse, il reste cependant attentif à se réserver les moyens d’y répondre au cas où elle se produirait malgré tout.

  1. le Ve Corps doit poursuivre son attaque sur Leipzig
  2. le XIe Corps doit avancer au-delà de Markranstaedt, tout en se tenant prêt à bifurquer soit sur Leipzig soit sur Zwenckau
  3. le IIIe Corps doit demeurer à Kaja où les ordres précédents l’ont envoyé (ordres qu’il n’a pas appliqués, ses divisions n’ayant pas quitté leurs positions nocturnes)
  4. le VIe Corps doit se porter sur Pegau
  5. le IVe Corps doit répartir ses trois divisions entre Stoessen [51.11539, 11.92521] et Taucha [51.19214, 12.07823]
  6. la Garde doit rester à Lützen, en se tenant parée à se mettre en route à tout instant

Ces dispositions sont appliquées avec plus ou moins de célérité et de rigueur.

Le Ve Corps se dirige aussitôt vers Leipzig. À sa tête, la division Maisons découvre depuis les hauteurs de Ruckmarsdorf 3 000 à 4 000 cavaliers, précédant fantassins et artilleurs, installés dans la plaine devant Lindenau. Elle engage le combat, refoule l’ennemi et s’empare des ponts de la ville sur l’Elster Blanche. Vers 11 heures du matin, les deux autres divisions du Ve Corps arrivent pour occuper la place tandis que la division Maisons se porte en avant de celle-ci en direction de Leipzig.

Le XIe Corps envoie la division Gérard, appuyée par le Ier Corps de cavalerie, prendre position au sud de Schönau en soutien du Ve Corps. Les divisions restantes (Freyssinet et Charpentier) s’échelonnent entre Lausen et Markranstaedt.

Le IIIe Corps, au contraire, ne se décide toujours pas à bouger. Le maréchal Ney, malgré des ordres formels, n’a pas encore rassemblé ses divisions à Kaja. La division Souham, la seule qui s’y trouve, tient également Rahna et les deux Görschen. Elle surveille Zwenckau par des postes établis à Hohenlohe, mais n’a pris aucune mesure du côté de Pegau. Voir la cavalerie légère ennemie occuper la plaine de Bösdorf à Hohen-Mölsen  ne préoccupe personne.

Le VIe Corps traverse Starsiedel  entre 10 heures et 11 heures pour se rendre comme prévu sur Pegau, afin de garder le contact avec le IIIe Corps.

Le IVe Corps enfin, faute d’avoir reçu à temps les derniers ordres de Napoléon, continue de déplacer ses deux premières divisions vers Taucha conformément aux dispositions antérieures. Au cours de cette marche, Bertrand remarque l’arrivée à Zeitz d’un Corps ennemi (en fait, l’avant-garde de Miloradovitch). Il en informe l’Empereur et lui indique avoir l’intention d’installer son corps d’armée près de Dippelsdorf, afin de pouvoir intervenir aussi bien sur Taucha et Kaja que sur Zeitz, selon ce qui lui sera prescrit.

Le champ de bataille

Lorsqu’ils parviennent au sommet de la hauteur qui surplombe Gross-Görschen au sud (le Monarchenhügel) , les Coalisés découvrent la plaine de Luetzen sur une partie de laquelle vont se dérouler les combats.

Le champ de bataille proprement dit s’inscrit grosso modo dans un quadrilatère. Il est délimité :

  1. à l’est par le Flossgraben (un canal d’irrigation étroit et peu profond, mais aux berges relativement abruptes et tapissées de végétation),
Le Flossgraben
Le Flossgraben, entre Werben et l'ancien village de Stöntzsch [aujourd'hui disparu]. Photo de Michèle Grau-Ghelardi
  1. à l’ouest par le Grünabach  (un simple ruisseau facile à franchir),
  2. au nord par la ligne reliant les villages de Kölsen, Kaja, Klein-Görschen et Eissdorf,
  3. au sud par celle qui joint les villages de Tornau et de Werben.

Le terrain ondule mollement et se montre d’une fermeté propice au déplacement des armées. De nombreux vergers ceinturés de haies ou de levées de terre bordent les multiples hameaux du lieu, composés de maisons aux murs solides, mais aux toits en chaume.

Les combats

En arrivant sur leur point d’observation, les Alliés découvrent non loin d’eux des milliers de soldats français au bivouac au lieu des faibles détachements envisagés. Wittgenstein, persuadé jusque-là de pouvoir atteindre Luetzen sans résistance, en est décontenancé. Il décide d’envoyer une avant-garde — une brigade d’infanterie et la réserve de cavalerie de Bluecher — frayer un passage au gros de l’armée.

À midi, Blücher reçoit l’autorisation d’entamer le combat. Le premier coup de canon est tiré peu après.

La brigade d’infanterie avance directement sur Gross-Görschen pendant que les cavaliers se dirigent à gauche sur Rahna . La cavalerie de Wintzingerode suit, avec Starsiedel en ligne de mire. Gross-Görschen  tombe sans grande difficulté. En revanche, la cavalerie prussienne qui poursuit les Français en retraite doit faire demi-tour sous le feu des batteries adverses établies entre Rahna et Klein-Görschen.

La surprise passée, le général Souham a rallié sa division. Depuis, fermement installé sur ses positions : la droite à Rahna, la gauche à Klein-Görschen , il empêche les fantassins ennemis de dépasser Gross-Görschen.

Le moulin, à la sortie Est de Grossgörschen
Le moulin, à la sortie de Großgörschen, sur la route de Kitzen

À midi, l’Empereur, depuis Markranstaedt où il observe les efforts du Ve Corps pour forcer l’entrée de Leipzig, perçoit soudain l’important échange de coups de canon qui se fait entendre en arrière vers Görschen. À ce bruit, après avoir examiné la situation à la lunette, Napoléon élabore sur-le-champ de nouvelles combinaisons.

Loin d’être surpris, comme on l’écrit parfois, il tire parti des dispositions prises en vue de cette éventualité. Le pivot qu’il a pris soin de conserver à Kaja  avec le IIIe Corps, en particulier, lui fournit un point d’appui. Ney, présent à ce moment aux côtés de l’Empereur, le quitte précipitamment, pressé d’envoyer les divisions Marchand, Brenier de Montmorand et Ricard soutenir celles de Souham et Girard.

Napoléon informe ses chefs de Corps des décisions suivantes. Le IIIe Corps doit à tout prix tenir ses positions. En arrêtant et en fixant l’ennemi, il donnera au reste de l’armée le temps d’effectuer ses manoeuvres. Le VIe Corps prendra place sur la droite du IIIe pour la prolonger. Le IVe Corps attaquera l’aile gauche alliée. Le XIe Corps et le Ier Corps de cavalerie affronteront l’aile droite. Le Ve Corps emploiera l’une de ses divisions à l’occupation de Leipzig tandis que les deux autres se tiendront près de Markranstaedt, prêtes à avancer sur Kaja.

À ce moment-là, autour de Starsiedel, la division Girard, surprise en train de fourrager, est en proie à une confusion que l’arrivée du VIe Corps au complet, conformément aux nouveaux ordres, va lui permettre de surmonter. Le maréchal Marmont laisse un détachement à la garde du village et avance d’abord ses divisions en échelons, puis, au bruit croissant des combats livrés à Gross-Görschen, les arrête pour éviter de s’engager imprudemment. La division Girard, une fois rassemblée, se dirige sur Rahna où elle se lie avec la droite de la division Souham.

À treize heures, Wittgenstein doit se rendre à l’évidence. Il fait face à 40 000 Français campés sur une ligne Klein-Görschen, Rahna, Starsiedel. La situation diffère donc notablement de celle envisagée et la surprise est manquée. Le commandement allié décide cependant de livrer bataille, mais sans savoir profiter de sa supériorité numérique locale pour écraser rapidement ses adversaires avant que le reste de l’armée française vienne à la rescousse. Au lieu de donner le coup de boutoir qui s’impose, il va engager progressivement ses unités, au fur et à mesure du renforcement des Français, faisant le jeu de ceux-ci.

Bluecher avance une seconde brigade à l’est de la première, lancée sur Gross-Görschen au début de l’engagement. Les deux attaquent ensuite simultanément Rahna et Klein-Görschen. Elles s’en emparent malgré une résistance acharnée qui va jusqu’au corps à corps dans les vergers avoisinants. Les Prussiens foncent aussitôt sur Kaja.

Le maréchal Ney a toutefois eu le temps de repositionner ses trois autres divisions : la division Marchand sur Eisdorf , pour éviter de se voir débordée par la seconde brigade prussienne, les divisions Brenier et Ricard sur Kaja. Il se met à la tête de la division Brenier et reprend l’initiative. Les divisions Brenier, Girard et Souham bondissent jusqu’à Rahna et Klein-Görschen.

Bluecher oppose quelques détachements à la division Marchand, mais fait surtout avancer une troisième brigade et, grâce à ce renfort, récupère à son tour Klein-Görschen et Rahna. Sur sa gauche, sa cavalerie de réserve charge les divisions Bonnet et Compans du VIe Corps. Celles-ci tiennent le choc, mais Marmont leur enjoint cependant de reculer sur Starsiedel.

Au sud, Bertrand, qui a enfin pu prendre connaissance, vers midi, de l’ordre émis le matin par Napoléon, préfère se conformer à des instructions clairement obsolètes plutôt que de réagir à la canonnade. Elle résonne pourtant à moins de six kilomètres de ses positions. À 13 heures, la division Morand s’est installée entre Aupitz et Taucha tandis que la division Peyri approche d’Aupitz. Il ne les engagera dans les combats que deux heures plus tard, quand Napoléon le lui aura formellement prescrit.

À 14 heures 30, Napoléon arrive en arrière de Kaja  avec la Garde. Sa présence déclenche un enthousiasme prodigieux. Comme les Prussiens continuent de progresser, dans une lutte d’une intensité peu commune, l’Empereur envoie le général Mouton, un de ses aides de camp, mener une contre-attaque avec la division Ricard. Rahna et Klein-Görschen retombent aux mains des Français.

Sur la gauche prussienne, le combat a pris le caractère d’un duel d’artillerie entre les batteries de Witzingerode et celles du VIe Corps de Marmont. Celui-ci, au vu de la masse de cavalerie et d’artillerie qui lui fait face, réclame des renforts que Napoléon lui refuse en lui répondant que la bataille est à Kaja.

Vers 16 heures, conscient que les IVe et XIe Corps français approchent, Wittgenstein décide d’en finir au plus vite avec les troupes qu’il a devant lui. Il fait avancer les Corps d’Yorck puis de Berg. Les villages de Klein-Görschen et Rahna changent à nouveau de maîtres. Kaja tombe à son tour.

À cet instant, les divisions du IIIe Corps se sont mélangées et sont sur le point de céder. Le VIe Corps ne peut bouger de Starsiedel, sous peine de laisser l’ennemi déborder la droite du IIIe. Les IVe et XIe se trouvent encore trop loin pour intervenir efficacement. La Garde attend, disponible, mais l’Empereur ne juge pas la bataille assez mûre pour l’engager.

Il doit pourtant se jeter en personne au milieu de la fusillade pour rallier quelques bataillons du IIIe Corps qui se débandent. Peu après, la brigade de la Jeune Garde du général Lanusse est envoyée à l’assaut à Kaja et en expulse les Coalisés. Tout le IIIe Corps s’en trouve galvanisé et repart vers l’avant.

Peu après 17 heures, le XIe Corps se présente à Eisdorf, son artillerie (60 canons) en avant-garde. Au même moment, la division Morand, du IVe Corps, qu’un ordre de Napoléon a enfin mis en action, fait irruption du côté de Pobles.

Avec l’apparition de ces deux corps français sur ses deux flancs, l’armée alliée, engagée à fond et usée par les combats de la journée, risque désormais un désastre. Wittgenstein jette sur sa gauche la cavalerie de la Garde russe afin de faire face à la division Morand.

Sur l’autre aile, le prince Eugène de Wurtemberg , commandant l’infanterie du Corps de Wintzingerode, reçoit l’ordre d’envoyer la moitié de sa division vers Eisdorf, au-delà du Flossgraben. Elle se met en travers de la route du XIe Corps tandis que le reste de la division appuie l’attaque de Bluecher sur Kaja. Cet assaut parvient jusqu’au village, mais là aussi la situation des Alliés est en train de se détériorer.

Le XIe Corps s’est rendu maître d’Eisdorf et de Kitzen et commence à passer le Flossgraben. La droite des coalisés s’en trouve menacée d’être prise à revers. À l’ouest, la division Morand progresse sans se laisser ralentir par la cavalerie de la Garde russe.

Vers 18 heures, Napoléon juge le moment décisif arrivé. Le IIIe Corps, précédé de la division de la Jeune Garde, marche sur Rahna et Klein-Görschen, appuyé par la division Bonnet (VIe Corps) du côté de Rahna. Le général Drouot installe les 60 canons de la Garde à l’est de Starsiedel. Les bataillons de fantassins coalisés sont mitraillés de flanc, les cavaliers sont maintenus à distance.

Malgré une opiniâtreté admirable, les Alliés doivent reculer sur tous les points. À 19 heures, ils ne tiennent plus que péniblement le sud de Gross-Görschen. Le déclin du jour leur permet de se retirer sur les crêtes entre Werben et Tornau où ils trouvent la protection de l’infanterie de la Garde russe, qui n’a pas combattu.

Les Français pour leur part, s’arrêtent à Gross-Görschen. Une panique dans le VIe Corps amène le maréchal Marmont à reculer ses divisions et à les disposer en vue d’une nouvelle attaque ennemie.

Wittgenstein, pour qui la bataille est perdue, ordonne la retraite, mais Bluecher, bien que blessé, y rechigne. Il parvient à obtenir la permission qu’une partie de la cavalerie prussienne tente une ultime charge. Dans l’obscurité, onze escadrons partent de Söhesten  pour l’intervalle entre Starsiedel et Rahna.

Le champ de bataille aux environs de Rahna
Le champ de bataille non loin de Rahna

Mais ces escadrons s’égarent et se divisent involontairement en deux groupes. Le premier tombe sur l’infanterie de Marmont, l’autre sur les unités de la Vieille Garde protégeant le bivouac de l’Empereur. Partout, ils sont repoussés avec de lourdes pertes. Cependant, malgré son échec, ce coup de main ne s’avère pas totalement infructueux. Par crainte de nouvelles attaques, les Français vont rester sur pied toute la nuit, accumulant une fatigue qui ralentira la poursuite le lendemain.

Profitant de l’obscurité, l’armée coalisée se retire en bon ordre. Elle passe l’Elster aux gués d’Ostran et de Predel, en amont de Pegau, protégée par le Corps de Miloradowitch, parfaitement intact puisqu’il n’a pas été participé aux combats.

Le 3 mai, le soin de la poursuite est confié aux Ier Corps de cavalerie, ainsi qu’aux Ve et XIe Corps, mais les troupes, exténuées, ne sont pas en mesure de parcourir plus d’une quinzaine de kilomètres. En outre, on ignore encore la direction dans laquelle les Alliés se sont retirés. Les premières informations ne parviendront que dans la nuit. Elles indiquent que la retraite s’effectue en bon ordre même si Russes et Prussiens se rejettent mutuellement la responsabilité de la défaite.

Leur repli s’est d’abord effectué par Frohburg et Borna. Il se prolonge ensuite jusque derrière l’Elbe , en trois colonnes. Les Prussiens rétrogradent vers Meisse ; les Russes et les convois s’acheminent tous deux vers Dresde, mais par des routes différentes. Miloradowitch se tient toujours en arrière-garde. Le 4 mai, il a reculé à Rochlitz. Kleist, dont les cosaques sont entrés dans Leipzig, reçoit l’ordre de se retirer sur Mühlberg. Bülow, qui couvre Berlin est repositionné à Rosslau.

Bilan

Les pertes françaises se montent environ à 18 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers (dont 12 000 pour le seul IIIe Corps). Même si les Alliés revendiquent un bilan deux fois moindre, il semble qu’en réalité les deux camps aient eu à déplorer à peu près le même nombre de victimes.

Cependant, quand l’armée française passera l’Elbe, quelques jours plus tard, ce seront près de 35 00 hommes qui manqueront à l’appel. Déserteurs et traînards auront presque doublé le chiffre des pertes consécutives à la bataille.

Conséquences

Aucun des belligérants n’a atteint ses objectifs. Bien que victorieuse, l’armée française a payé cher un succès qui ne lui apporte pas de gain significatif. Vaincue, l’armée coalisée n’est ni détruite ni même réellement entamée. Les dissensions qui suivent la défaite, si elles semblent un moment devoir aboutir à une scission entre Russes et Prussiens, seront bientôt surmontées. Pour aboutir à une décision, la campagne devra donc se poursuivre.

Carte de la bataille de Lützen - Positions vers midi

Batailles napoléoniennes - Carte de la bataille de Lützen  - Positions vers midi

Carte de la bataille de Lützen - Positions vers 16:15

Batailles napoléoniennes - Carte de la bataille de Lützen  - Positions vers 16:15

Tableau - "Napoléon Ier assiste, aux côtés de ses généraux, à la victoire des grognards français sur les Russes et les Prussiens le 2 mai 1813 à la bataille de Lützen". Peint par Louis-François Couché.

Batailles napoléoniennes - Tableau de la bataille de Lützen  -

Cette bataille est connue en Allemagne sous le nom de Bataille de Großgörschen.

Le général Gerhard Johann David von Scharnhorst, un des principaux réformateurs de l’armée prussienne après l’effondrement de 1806, reçut à Lützen une balle dans le genou. Mal soignée, cette blessure initialement mineure devait causer son décès huit semaines plus tard.

Comme souvent au cours des guerres napoléoniennes, les autorités russes prirent d’abord cette défaite pour une victoire. Elle valut à Wittgenstein l’Ordre de Saint-André et à Blücher l’Ordre impérial et militaire de Saint-Georges, martyr et victorieux (de 2e classe toutefois).

La Campagne de Saxe de 1813 jour après jour  La campagne de Saxe de 1813 jour après jour

Crédit photos

  Photos par Lionel A. Bouchon.
  Photos par Marie-Albe Grau.
  Photos par Floriane Grau.
  Photos par Michèle Grau-Ghelardi.
  Photos par Didier Grau.
  Photos par des personnes extérieures à l'association Napoléon & Empire.

Crédit vidéo

Les prises de vues sont de Didier Grau, le montage de Lionel A. Bouchon.