Mamelouk, Chevalier de la Légion d'honneur
Prononciation :
Louis-Etienne Saint-Denis naît le 22 septembre 1788 à Versailles, fils d'Etienne, piqueur aux écuries royales, et de Marie-Louise Notté, fille d'un officier des cuisines royales.
Il reçoit une bonne éducation, devenant clerc de notaire à Paris.
C'est en 1806, grâce à son père qui connaît Armand de Caulaincourt, qu'il entre au service de Napoléon 1er en qualité de piqueur à la maison Impériale, et en décembre 1811 qu'il passe aux services intérieurs comme second valet de chambre, remplaçant un mamelouk Ali, dont il prend le surnom selon le désir de l'Empereur.
Fidèle entre les fidèles, il suit l'Empereur depuis l'Espagne jusqu'en Russie. En avril 1814, après la première abdication, il succède à Roustam Raza, qui s'est enfui. C'est alors l'exil à l'île d'Elbe , puis la fabuleuse aventure des Cent-Jours, enfin Sainte-Hélène. C'est dans cette île désolée du bout du monde qu'il épouse Miss Mary Hall, gouvernante anglaise des enfants du comte Bertrand, en 1819.
Son dévouement, tout comme celui de Louis-Joseph-Narcisse Marchand, atténue tout au long de ces six années la captivité de son maître. Il va même jusqu'à formuler et fabriquer à son intention, avec les "moyens du bord", une eau de Cologne à base notamment d'hespéridées.
A sa mort, Napoléon Ier lègue à Ali cent-mille francs, et le charge de garder quatre cents volumes choisis de sa bibliothèque en vue de les remettre à son fils lorsqu'il aura seize ans, mission qui ne pourra être remplie.
Rentré en France en 1821, Ali vit d'un petit emploi dans un manège, s'occupe en bon père de famille de ses trois filles, puis connaît l'honneur de participer à l'expédition du retour des cendres en 1840.
En 1851, il s'entretient en tête-à-tête avec le prince président, futur Napoléon III.
Il s'éteint le 3 mai 1856 à Sens (Yonne), laissant à la ville (dont il a été conseiller municipal) de très nombreux souvenirs Napoléoniens, et à la postérité des Souvenirs qui seront publiés en 1926 et un Journal inédit du retour des Cendres, 1840.
Il repose au cimetière de Sens .
Louis-Etienne Saint-Denis, dit le mamelouk Ali. Gravure du début du XIXème siècle.
Son dévouement à l'Empereur lui vaudra d'être décoré de la Légion d'honneur le 23 février 1854 par Napoléon III.